Un véhicule dont la taille et les caractéristiques se situent entre le vélo à assistance électrique et l’automobile à moteur ayant quatre roues. En pratique, cela inclut tous les véhicules des catégories L (véhicules à moteur à deux ou trois roues et quadricycles à moteur), ainsi que les cycles à pédalage assisté (250W et 25 km/h), qu’ils soient conçus pour le transport de personnes ou de marchandises. C’est la définition du véhicule intermédiaire, le moyen de transport qui fait l’objet d’un nouvel appel à projet opéré par l’Ademe. S’intégrant dans le programme eXtrême Défi et se clôturant le 4 avril 2025, ce dispositif vise à soutenir les efforts de compétitivité, de souveraineté, d’innovation et d’investissement productif de la filière industrielle des véhicules intermédiaires et leurs composants stratégiques. Les relèves intermédiaires de cet appel à projets sont prévues le 26 juillet et le 8 novembre 2024.
« L’appel à projets Industries des véhicules intermédiaires représente une opportunité unique pour les entreprises de contribuer à la transition écologique et à la réindustrialisation de la France », souligne Parisa-Louise Darzi, consultante senior et experte en dispositifs de l’Ademe chez Zabala Innovation. « Il offre un cadre structuré pour développer des innovations durables, renforcer la compétitivité et créer de la valeur économique, environnementale et sociale. Les entreprises de toute taille sont invitées à participer et à contribuer à l’avènement de nouvelles solutions de mobilité adaptées aux défis contemporains », ajoute-elle.
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Cette initiative s’inscrit dans un contexte où la mobilité évolue et se diversifie. La pression croissante pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et les coûts énergétiques pousse les industries à innover. Le véhicule intermédiaire se présente comme une solution prometteuse pour répondre à ces défis. L’objectif est clair : développer un écosystème d’acteurs industriels capables de concevoir, produire, assembler et distribuer des véhicules intermédiaires qui seront à la fois économiques et écologiquement responsables.
Les ambitions de cet appel à projets sont multiples. Il ne s’agit pas seulement de produire un nouveau type de véhicule, mais de transformer la manière dont ces véhicules sont conçus et fabriqués. Le cahier des charges prévoit des critères précis et ambitieux. Les véhicules doivent être 10 fois moins coûteux par rapport à une automobile traditionnelle, 10 fois plus durables, 10 fois plus efficients, 10 fois plus légers et 10 fois plus simples à produire et entretenir. Ces objectifs imposent une révision complète des processus industriels et une collaboration étroite entre les différents acteurs de la filière.
Pour atteindre ces objectifs, plusieurs aspects doivent être repensés. La conception des véhicules et de leurs composants doit favoriser la mutualisation des pièces entre différentes familles de véhicules. Cette standardisation est essentielle pour réduire les coûts et augmenter la durabilité des produits. De plus, les véhicules devront être éco-conçus pour permettre une recyclabilité et une réparabilité optimales, prolongeant ainsi leur durée de vie et réduisant leur empreinte environnementale.
Le programme eXtrême Défi de l’Ademe, dans lequel s’inscrit cet appel à projets, vise à encourager l’innovation à travers un ensemble de mesures coordonnées. Il ne s’agit pas seulement de produire des véhicules intermédiaires, mais de créer un environnement propice à leur développement et à leur adoption. Le programme soutient les efforts de recherche, de prototypage, d’industrialisation et d’expérimentation. Chaque étape est conçue pour renforcer la collaboration entre les différents acteurs, qu’il s’agisse de constructeurs, de fournisseurs de composants, de laboratoires de recherche ou de collectivités territoriales.
Il s’agit donc de développer des solutions de mobilité sobres, durables et adaptées aux besoins des territoires urbains, péri-urbains et ruraux. Les véhicules intermédiaires doivent répondre aux attentes des usagers en termes de déplacements quotidiens, tout en réduisant leur impact environnemental.
Les quatre volets du dispositif
Le volet industrialisation de cet appel à projets met l’accent sur la création de nouvelles capacités de production. Les entreprises sont encouragées à investir dans des usines modernes, utilisant des procédés innovants et automatisés pour fabriquer des véhicules et des composants. Ces investissements doivent non seulement améliorer la compétitivité des entreprises, mais aussi réduire leur impact environnemental. Les projets devront démontrer leur capacité à produire des véhicules intermédiaires de manière efficace et durable, tout en répondant aux exigences de performance définies par l’Ademe.
Un autre aspect crucial est la production des composants stratégiques des véhicules intermédiaires. Le développement et la fabrication de ces pièces, telles que les roues, les batteries, et les moteurs, doivent être relocalisés en Europe pour renforcer la souveraineté industrielle. Les composants devront être standardisés et interopérables, favorisant ainsi une approche de coopétition au sein de la filière. Les projets soutenus dans ce cadre devront prouver leur capacité à améliorer la compétitivité et à augmenter les capacités de production existantes.
L’éco-conception est également au cœur de ce dispositif. Les entreprises doivent intégrer des principes de durabilité dès la phase de conception. Cela inclut l’utilisation de matériaux recyclés et biosourcés, l’allégement des pièces, et l’amélioration de la recyclabilité et de la réparabilité des produits. Ces efforts visent à minimiser l’empreinte écologique des véhicules intermédiaires tout au long de leur cycle de vie.
Le dernier volet de cet appel à projets concerne les démonstrateurs de solutions innovantes. Les start-ups et les industriels sont invités à proposer des projets de recherche et de développement ou des premiers démonstrateurs qui introduisent des innovations significatives dans la filière. Ces projets doivent favoriser la compétitivité et la durabilité du secteur, en intégrant des technologies avancées, des matériaux innovants, et des solutions numériques. Une attention particulière sera portée aux projets collaboratifs associant différents types d’acteurs économiques et académiques.
Les bénéficiaires potentiels
L’appel à projets Industries des véhicules intermédiaires est ouvert à toutes les entreprises, quelle que soit leur taille, à condition qu’elles puissent démontrer la viabilité et l’impact de leurs projets. Les projets doivent inclure les phases de conception de composants et de véhicules, la réalisation de prototypes fonctionnels et la création de nouvelles unités de production. Les PME, les ETI ou les grands groupes, seules ou en consortium, sont encouragés à participer afin de renforcer la diversité et la résilience de la filière.
Les projets retenus devront illustrer leur potentiel à transformer la filière des véhicules intermédiaires. Ils doivent apporter des innovations incrémentales ou de rupture, et viser une approche multifilières pour réaliser des économies d’échelle. La collaboration entre les différents acteurs est essentielle pour créer un écosystème dynamique et pérenne. Les projets qui favorisent le partage des objectifs et des résultats seront particulièrement valorisés, contribuant ainsi à la création d’un bien commun au sein de la filière.
En termes de financement, l’aide sera principalement constituée de subventions. Cependant, dans certains cas, une partie de l’aide pourra prendre la forme d’avances remboursables. La durée des projets est comprise entre un et trois ans, et le coût total du projet doit être de 500 000 euros minimum pour les projets individuels et de 2 millions d’euros minimum pour les projets collaboratifs. L’objectif est de soutenir des investissements industriels et productifs, de recherche et développement ou de démonstration de solutions innovantes.