L’Agence de la transition écologique (Ademe) a récemment lancé l’appel à propositions de recherche pour son programme Amélioration de la qualité de l’air : comprendre, innover, agir pour cette année (Aqacia 2024). Ce programme vise à faire émerger des projets de recherche et développement orientés vers la compréhension et l’amélioration de la qualité de l’air, tant intérieur qu’extérieur. En cohérence avec les actions de l’Ademe, il touche les secteurs de l’agriculture, du bâtiment, des transports, de l’énergie, des déchets, des sols pollués et, plus globalement, la gestion de la qualité de l’air dans les territoires. L’objectif est de contribuer à la protection des populations, à la transition écologique, à l’atténuation du changement climatique et à l’adaptation nécessaire face à ces défis. L’appel à projets Aqacia se clôturera le 18 novembre 2024.
Les volets d’Aqacia 2024
Ce dispositif est structuré en deux volets distincts mais complémentaires, chacun ciblant des aspects spécifiques de la pollution de l’air.
Premier volet : Pollution à l’ozone
Le premier volet de l’appel à propositions de recherche se concentre sur la pollution à l’ozone, un problème environnemental et sanitaire de premier plan. Malgré les études nombreuses sur les processus liés à l’ozone (O₃), la gestion de cette pollution et de ses impacts reste un défi majeur pour les pouvoirs publics et demeure mal comprise par les populations. Les objectifs de ce volet sont multiples. Il s’agit d’anticiper l’évolution des niveaux d’ozone et de leur mesure en air extérieur, en tenant compte de la transition écologique, énergétique et climatique. En parallèle, le programme vise à évaluer les impacts de l’ozone sur la santé humaine, animale et végétale, sur la dégradation des bâtiments et matériaux, et sur la qualité de l’air intérieur. Enfin, des stratégies d’atténuation ou d’adaptation seront recherchées, y compris pour définir l’échelle d’action appropriée.
Second volet : Maîtrise des pollutions spécifiques
Le second volet s’intéresse à la maîtrise de certaines problématiques de pollution de l’air, tant extérieur qu’intérieur, avec pour objectif d’améliorer leur gestion à court et moyen terme. Ce volet vise à approfondir les connaissances sur des polluants spécifiques tels que les substances per- et polyfluoroalkylées, les particules ultrafines, le carbone suie et les aérosols organiques secondaires. Les chercheurs sont également appelés à améliorer la compréhension des émissions de ces polluants et à développer des solutions de réduction et de gestion dans divers secteurs : combustion de biomasse, traitement des déchets, transports et mobilité, agriculture, ainsi que dans les environnements intérieurs.
Les propositions de recherche devront également évaluer les solutions d’amélioration de la qualité de l’air et analyser les politiques publiques existantes et leur mise en œuvre. De cette façon, ce programme vise à apporter un soutien à des projets de recherche appliquée en appui aux politiques publiques. Les résultats attendus devront non seulement améliorer la compréhension des pollutions de l’air et de leurs impacts, mais aussi développer et évaluer des solutions opérationnelles et efficaces pour réduire ces pollutions.
Une approche interdisciplinaire et collaborative
Le programme Aqacia encourage fortement les approches interdisciplinaires, intégrant des sciences humaines (économie, sociologie, psychologie), des sciences physiques (métrologie, chimie, météorologie), des mathématiques (modélisation, statistiques), des sciences de la vie (biologie, épidémiologie, écologie) et des sciences de l’ingénieur (conception, plan d’expériences, évaluation). Les propositions peuvent répondre à une ou plusieurs des questions de recherche posées par l’appel, favorisant ainsi la diversité et la complémentarité des approches.
Pour garantir une véritable valeur ajoutée, les propositions doivent mettre en perspective les connaissances produites avec leur passage à l’action. Il est essentiel que les solutions développées soient adaptées aux cibles visées et qu’elles répondent aux attentes sociétales, allant jusqu’au développement de connaissances, d’outils ou de recommandations utiles aux acteurs et décideurs. L’Ademe encourage vivement l’association des bénéficiaires finaux des résultats du projet à sa préparation, à son déroulement et à son suivi, dans une optique de recherche collaborative.
Financements
Le montant moyen de l’aide attribuable par projet est de 150 000 à 250 000 euros pour une durée comprise entre 24 et 36 mois. Toutefois, pour les projets de développement expérimental proches de la démonstration dans le secteur du transport maritime et fluvial, l’aide maximale pourra atteindre 500 000 euros. Il est à noter que le secteur de l’industrie n’est pas couvert par le programme Aqacia, à l’exception des installations de combustion de biomasse dans le secteur industriel et des sites de traitement des déchets.
Lancé par l’Ademe en 2020, le programme Aqacia de l’Ademe est conçu pour apporter un soutien significatif aux politiques publiques en matière de qualité de l’air. Les résultats des projets financés sont destinés à fournir les bases scientifiques et les outils nécessaires aux décideurs, aux acteurs et aux gestionnaires de territoires et d’espaces de vie pour définir, mettre en œuvre et évaluer des actions d’amélioration de la qualité de l’air. En réduisant les risques pour la santé et l’environnement, ces projets contribueront à la protection des populations et à la transition écologique.