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Agroalimentaire

Prima finance l’innovation en Méditerranée pour une agriculture durable

PRIMA 2025

Le Partnership for Research and Innovation in the Mediterranean Area (Prima) a lancé ce lundi de nouveaux appels à projets pour soutenir la recherche et l’innovation en Méditerranée, avec un budget qui sera destiné à une trentaine d’initiatives. Structurés en deux sections, ces financements visent à soutenir de projets d’amélioration de la gestion de l’eau, de systèmes agricoles et de chaînes de valeur agroalimentaires dans une région confrontée au changement climatique et à des défis socio-économiques majeurs. Les projets attendus devront répondre à des enjeux concrets, avec un accent sur l’adaptabilité et la scalabilité des solutions développées.

Depuis plusieurs années, le programme Prima s’inscrit dans la dynamique européenne de transition écologique et d’innovation technologique appliquée à l’agriculture et à l’eau. Son rôle est de contribuer à faire face aux défis multiples que présente la Méditerranée : raréfaction des ressources hydriques, insécurité alimentaire, perte de biodiversité et pressions migratoires accrues. Cette année, l’initiative renouvelle son engagement avec le financement d’environ trente projets visant à renforcer la résilience des écosystèmes et des chaînes agroalimentaires locales.

Ces appels à projets s’inscrivent dans une approche duale, combinant actions de recherche et d’innovation (Research and Innovation Actions, RIA) et actions d’innovation (Innovation Actions, IA). Les RIA, couvrant des niveaux de maturité technologique (TRL) de 3 à 5, sont conçus pour explorer de nouvelles solutions et favoriser leur application à long terme. Les IA, quant à elles, portent sur des technologies plus avancées (TRL 6 à 8) et se concentrent sur leur mise en œuvre à grande échelle, notamment sous forme de démonstrateurs industriels ou organisationnels.

Une organisation en deux sections

Les topics de Prima 2025 sont répartis en deux grandes sections. La première, financée par l’Union européenne, prévoit trois appels à projets thématiques autour de la gestion de l’eau, des systèmes agricoles et des chaînes agroalimentaires, dans le cadre du nexus eau-énergie-alimentation, une approche intégrée qui souligne l’interdépendance entre la gestion de l’eau, la production d’énergie, la sécurité alimentaire et la préservation des écosystèmes. Selon Prima, cette approche vise à combiner de manière durable et innovante la gestion des ressources en eau, les systèmes agricoles et les chaînes de valeur agroalimentaires en Méditerranée.

Douze projets seront sélectionnés, chacun disposant d’un budget moyen de 2,7 millions d’euros. Ces actions suivront les règles de participation du programme Horizon Europe, garantissant ainsi leur alignement avec les objectifs européens en matière de durabilité et d’innovation.

La seconde section, financée par les États participants, adopte une approche plus large en intégrant des projets couvrant des niveaux TRL de 3 à 8. Elle mobilisera environ 20 projets, avec un budget de 1,5 million d’euros par initiative. Cette flexibilité permettra d’inclure à la fois des projets de recherche fondamentale et des initiatives proches de l’application industrielle, favorisant ainsi une synergie entre acteurs académiques et industriels.

Des thématiques clés

Les appels à projets 2025 se déclinent en plusieurs axes stratégiques. La gestion de l’eau, enjeu majeur dans la région, fait l’objet d’un appel visant à généraliser les solutions fondées sur la nature pour atténuer les effets des événements climatiques extrêmes. Dans le domaine agricole, un autre dispositif cible la promotion de systèmes de production durables en zone humide, conciliant conservation environnementale et maintien des activités agricoles. Enfin, la transformation des systèmes alimentaires méditerranéens passe par un appel encourageant des pratiques de consommation plus durables, avec une attention particulière portée aux préférences des consommateurs.

Du côté des RIA, la section 2 met en avant des thématiques structurantes telles que l’empreinte hydrique et l’eau virtuelle, avec pour objectif d’améliorer les outils d’aide à la décision pour les politiques publiques. L’agroécologie est également un sujet prioritaire, avec un appel axé sur l’extension des pratiques agroécologiques à l’échelle des exploitations. Enfin, la transition vers des protéines végétales alternatives figure parmi les initiatives visées, répondant à la double exigence de durabilité et de diversification alimentaire.

Au-delà de son rôle de financement, Prima s’inscrit dans une démarche de coopération renforcée entre l’Union européenne et ses voisins du sud et de l’est de la Méditerranée. Ce partenariat – institutionnalisé sous l’article 185 du Traité sur le fonctionnement de l’Union européenne et dont le siège se trouve à Barcelone (Espagne) – illustre l’application des principes du Pacte vert pour l’Europe dans le contexte géopolitique actuel.