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La Direction générale de l’énergie et du climat lance un appel à manifestation d’intérêt qui se clôturera le 26 juillet 2024
Le gouvernement français, par le biais de la Direction générale de l’énergie et du climat, a lancé un appel à manifestation d’intérêt visant à identifier les acteurs de la chaîne captage, stockage et utilisation du CO2 (CCS). Se clôturant le 26 juillet 2024, cette initiative vise à accélérer le développement de capacités de stockage géologique de CO2 en France, tant à terre qu’en mer, pour répondre aux besoins des émetteurs industriels.
Dans un premier temps, l’appel à manifestation d’intérêt Identifier les acteurs de la chaîne CCS dans l’objectif d’accélérer le développement de capacités de stockage géologique de CO2 en France, identifiera les industriels susceptibles de s’engager en ce sens. En fonction des résultats, un appel à projets ultérieur sera lancé pour soutenir des actions visant à améliorer la connaissance du sous-sol et à favoriser la recherche de capacités de stockage de CO2 en France.
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« Cet appel à manifestation d’intérêt revêt une importance stratégique majeure. En mobilisant les acteurs du captage, du transport et du stockage de CO2, il vise à renforcer la souveraineté et la compétitivité de l’industrie française », souligne Parisa-Louise Darzi, consultante senior chez Zabala Innovation. « Cette initiative apporte ainsi une contribution importante à la lutte contre le changement climatique et à la transition vers une économie bas-carbone », ajoute-elle.
Les acteurs dans le domaine du captage, du transport et du stockage peuvent candidater à cet appel à manifestation d’intérêt. Cela inclut les compagnies émettrices de CO2, les entreprises spécialisées dans son captage et sa liquéfaction, les entités disposant de moyens habilités au transport de ce gaz, celles qui exploitent des infrastructures de transport, celles disposant de titres miniers et exploitant des ressources du sous-sol, ainsi que celles spécialisées dans la production et l’injection de fluides.
Ces acteurs sont invités à fournir une estimation de leurs capacités de production ou de captage de CO2, de liquéfaction de ce gaz, de son transport, ainsi que de son stockage. Ils doivent également fournir des éléments financiers, tels que le coût de liquéfaction ou de transport par tonne de CO2. Dans le cas où une entreprise ne dispose pas de certaines capacités, elle peut fournir une estimation du coût d’acquisition de ces moyens. De plus, les entreprises intéressées à investir dans un projet de stockage national doivent fournir une estimation de leurs besoins en acquisition de données géologiques.
Une étude appelée EVASTOCO2, portant sur l’évaluation des capacités de stockage géologique de CO2 en France, sera disponible en juin, selon le Ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure. Cette étude proposera des actions d’acquisition de données géologiques pour améliorer la connaissance dans certaines zones métropolitaines. Sur la base des données de cet appel à manifestation d’intérêt et de l’étude EVASTOCO2, un appel à projets sera lancé dans un second temps pour subventionner des actions permettant la caractérisation du stockage géologique de CO2.
Avec une série de mesures nommée Fit for 55, l’Union européenne s’est fixé pour but de réduire de 55 % les émissions de gaz à effet de serre par rapport à 1990. Cette ambition, partagée par la France, nécessite la mise en place de politiques publiques pour décarboner l’économie, en particulier son industrie.
Malgré les efforts pour développer des technologies innovantes de décarbonation, soutenus par les industriels avec le concours de l’État dans le cadre de la planification écologique et de la loi Industrie verte, certaines émissions industrielles demeurent incompressibles. C’est notamment le cas pour la production de ciment ou de chaux.
Les feuilles de route de décarbonation des 50 sites industriels les plus émissifs, élaborées avec la Direction générale des Entreprises, ont souligné la nécessité de stocker entre 4 et 8 MtCO2 par an d’ici 2030. Lorsqu’aucune solution technologique ou économique viable n’est envisageable à moyen terme pour la décarbonation, les technologies de capture et de stockage du carbone représentent une solution novatrice et efficace. C’est dans ce contexte qui a été lancé ce dispositif.
Le stockage de carbone se réalise principalement par injection de CO2 sous forme dense dans des champs d’hydrocarbures épuisés ou des aquifères salins, à une profondeur minimale de 800 mètres. En France, le potentiel sur les concessions existantes d’hydrocarbures est estimé à environ 800 millions de tonnes de CO2, ce qui pourrait répondre aux besoins de stockage de CO2 de l’industrie française pendant 50 ans à terme.
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Parisa-Louise Darzi
Consultante senior et experte en dispositifs de l’Ademe
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