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Décarbonation

Décarb Ind 25 engage l’industrie française dans la décarbonation

Appel à projets Décarb Ind 25

Depuis décembre, le Gouvernement, via l’Ademe, a lancé l’appel à projets Décarb Ind 25, destiné à financer des initiatives de décarbonation de l’industrie. Ce dispositif, qui fait partie intégrante du plan France 2030, vise à réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre (GES) des sites industriels français, un secteur clé dans la lutte contre le changement climatique. Avec des relèves le 13 mars et le 3 octobre 2025, et le 1er juin 2026, Décarb Ind 25 s’inscrit dans la Stratégie nationale bas carbone (SNBC), visant à réduire de 42 % les émissions GES du secteur industriel d’ici 2030.

Cette initiative cible des projets à fort impact qui permettront de réduire les émissions d’au moins 1 000 tonnes de CO2 équivalent par an, tout en maintenant la production des sites industriels concernés. « Décarb Ind 25 représente une opportunité unique pour les entreprises de transformer leurs processus tout en contribuant aux objectifs climatiques fixés par la France », explique Parisa-Louise Darzi, coordinatrice des Projets Nationaux chez Zabala Innovation France.

Un cadre exigeant pour des projets ambitieux

Pour être éligibles, les projets doivent répondre à plusieurs critères stricts. Le coût total de l’investissement (CAPEX) doit être supérieur à 3 millions d’euros, et la demande d’aide publique ne doit pas dépasser 30 millions d’euros. Par ailleurs, les porteurs de projets doivent être des personnes morales de droit privé, directement responsables des investissements. Les initiatives proposées devront se situer en France métropolitaine ou dans les territoires ultramarins et doivent s’inscrire dans les priorités identifiées par le cahier des charges.

Les leviers de décarbonation visés couvrent quatre grands axes : l’efficacité énergétique, la modification du mix énergétique, la modification du mix matières, et le captage, stockage et utilisation du CO2. Parmi les actions phares, figurent le remplacement d’équipements par des technologies plus performantes, l’intégration d’énergies renouvelables ou encore l’utilisation de matières recyclées. Des solutions de captage et de stockage de CO2 sont également envisagées pour certains projets.

« Les critères définis garantissent que seuls les projets véritablement transformateurs et à fort impact environnemental seront retenus. Cela permet d’assurer une utilisation optimale des fonds publics », selon Mme Darzi.

Décarb Ind 25, un appel à projets structurant

L’industrie, qui représente environ 18 % des émissions de GES en France, joue un rôle central dans la transition énergétique. Pour atteindre les objectifs ambitieux fixés par la SNBC, il sera essentiel de réduire les émissions du secteur de 78 millions de tonnes de CO2 équivalent en 2021 à 45 millions d’ici 2030. L’appel à projets Décarb Ind 25 vise à répondre à cet impératif en soutenant des solutions innovantes et pérennes.

Cependant, l’effort de la France ne se limite pas à ce dispositif. Un appel d’offres parallèle, dédié aux grands projets industriels dépassant 20 millions d’euros d’aide demandée, a également été lancé pour compléter cette initiative. Ensemble, ces dispositifs doivent couvrir l’ensemble des besoins de décarbonation de l’industrie, qu’il s’agisse d’entreprises de taille intermédiaire ou de grands groupes.

« La complémentarité entre les deux appels est cruciale », explique Mme Darzi. « Elle permet de prendre en compte les spécificités des différents projets, qu’ils soient portés par des PME ou de grandes entreprises. »

Une sélection rigoureuse pour maximiser les résultats

Le processus de sélection des projets dans le cadre de Décarb Ind 25 suit une méthodologie en cinq étapes. Après une phase de contrôle d’éligibilité, les dossiers sont évalués selon une grille de notation qui attribue jusqu’à 70 points à l’efficacité économique du projet et 30 points à son ambition en matière de décarbonation.

Les projets les mieux notés passent ensuite à une instruction approfondie, au cours de laquelle les prévisions de réduction des émissions de GES sont vérifiées en détail. Une analyse de la proportionnalité de l’aide demandée sera réalisée afin de garantir une juste allocation des fonds publics. Les décisions finales seront prises par un comité de sélection, qui tiendra compte de l’enveloppe budgétaire disponible à chaque relevé.

Un outil au service des industriels et de l’environnement

Au-delà des gains environnementaux, l’appel à projets Décarb Ind 25 vise à renforcer la compétitivité des entreprises industrielles françaises. En réduisant leur empreinte carbone, celles-ci pourront se conformer aux nouvelles exigences réglementaires et anticiper les évolutions du marché, tout en maîtrisant leurs coûts énergétiques.

À ce propos, Mme Darzi souligne : « La transition vers des modèles industriels bas carbone n’est pas seulement une contrainte, c’est une opportunité de repositionner l’industrie française comme un leader de l’innovation durable. »

Dans un contexte où l’Union européenne renforce ses ambitions climatiques avec le paquet Fit for 55 et le Pacte vert pour l’Europe, Décarb Ind 25 apparaît comme un levier essentiel pour permettre à la France de maintenir son rôle de précurseur en matière de transition énergétique.

Avec ce dispositif, la France affirme sa volonté de faire de l’industrie un acteur clé de la décarbonation, tout en garantissant des conditions économiques viables pour les entreprises. « Les prochains mois montreront si l’appel à projets suscite l’engouement espéré, en attirant des propositions innovantes et ambitieuses », conclue Mme Darzi.