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Aviation

Le premier avion bas carbone, un rêve français

France 2030 avion bas carbone

La décarbonation du secteur aéronautique est essentielle pour lutter contre le changement climatique, protéger notre planète et garantir la sécurité de l’excédent commercial qui permet à la France de se positionner en leader international. Voilà pourquoi l’un des 11 grands objectifs du plan d’investissement France 2030, lancé par le gouvernement à l’automne 2021, se focalise sur la production du premier avion bas carbone d’ici 2030. Doté d’une enveloppe de 1,5 milliards d’euros, la stratégie de décarbonation du secteur aérien est menée conjointement par le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et le ministère de l’Industrie.

Les derniers chiffres disponibles sont clairs : en 2019, en France (vols intérieurs et vols internationaux au départ de France), le secteur aérien a émis directement 24,2 millions de tonnes de CO2, soit une augmentation de 85 % par rapport à 1990, selon l’Agence de la transition écologique (Ademe). Ces émissions représentent l’équivalent de 5,3 % des émissions globales de la France, soit 2,2 fois plus qu’il y a 30 ans.

Avec un avion de ligne sur deux dans le monde étant français et européen, la France vise donc à maintenir son tissu industriel et de savoir-faire d’excellence, tout en contribuant aux objectifs mondiaux fixés par l’accord de Paris sur le climat.

Des axes, des ambitions et un objectif atteignable

Le plan comprend deux axes stratégiques principaux pour atteindre ces objectifs. Le premier consiste à développer des technologies d’ultra sobriété, telles que des voilures ultra-efficaces, des aérostructures ultra-légères, de nouveaux moteurs à très haut taux de dilution et des systèmes d’énergie embarqués optimisés grâce à l’usage étendu de l’énergie électrique, allant jusqu’à l’hybridation électrique de la propulsion.

Le deuxième axe consiste à favoriser la transition vers de nouveaux combustibles bas carbone, en augmentant l’incorporation de carburants alternatifs durables et en recourant à de nouveaux vecteurs énergétiques tels que l’hydrogène.

Les ambitions chiffrées de ce plan incluent la réduction de l’émission de plus de 2 milliards de tonnes de CO2 d’ici 2050, ainsi qu’une efficacité énergétique de 30 % sur la consommation en vol et les pratiques au sol. Le plan vise également une incorporation de 6 % de carburants durables d’aviation d’ici 2030, conformément aux objectifs européens.

« La neutralité carbone apparait désormais comme un objectif atteignable par un nombre croissant de modes de transport, et les avions ne sont pas une exception, comme en témoignent les programmes ambitieux menés par les plus grands acteurs du marché », affirme Laurent Pelliser, consultant en coordination de projets R&D chez Zabala Innovation. « Au-delà de ces projets fortement médiatisés, un écosystème de technologies et de concepts se développe rapidement, avec des initiatives privées et publiques sur tous les continents », ajoute-t-il.

Parler le même langage

L’exécutif français est en effet convaincu que la production du premier avion bas carbone d’ici 2030 est réalisable grâce à ce plan ambitieux, qui permettra de répondre aux défis environnementaux, économiques et technologiques de notre époque. Pour ce faire, le gouvernement avait déjà lancé deux appels à projets spécifiques – désormais clôturés – dans le cadre du plan France 2030 : Produire en France des aéronefs bas carbone, opéré par Bpifrance, et Développement d’une filière de production française de carburants aéronautiques durables, piloté par l’Ademe. En parallèle, le Conseil pour la Recherche Aéronautique Civile (Corac) lance régulièrement depuis 2022 des appels à manifestation d’intérêt à destination des PME et ETI pour intégrer celles-ci à ses projets de décarbonation du transport aérien. Plus d’un milliard d’euros a été engagé à ce fin en 2021.

« La forte croissance attendue de l’usage des drones tant pour le transport de marchandises, de charges utiles ou de passagers constitue un moteur de l’innovation sur le moyen terme, tandis que les financements publics des acteurs de l’aérospatial donnent aux chercheurs et aux entrepreneurs la visibilité nécessaire pour donner corps à leurs idées », souligne M Pelliser en faisant référence à l’un des appels à projets pour lequel il accompagne des entrepreneurs français.

Zabala Innovation, partageant les conclusions de ceux-ci et de l’exécutif quant à l’importance de maintenir l’excellence française dans l’industrie aéronautique, s’assure ainsi de fournir un accompagnement avec une compréhension des enjeux associés à l’ingénierie et à l’industrialisation des véhicules et des équipements embarqués. « Au-delà d’une expertise dans le financement de l’innovation, nous sommes persuadés qu’il est nécessaire de parler le même langage que les ingénieurs, techniciens et opérateurs des appareils qui feront des avions du futur une clef de la solution au changement climatique », conclue-t-il.

 


 

Si vous souhaitez consulter tous les appels à projets de France 2030 en cours, avec leurs dates de clôture et un lien vers les cahiers de charge respectifs, n’hésitez pas à télécharger notre calendrier.