Qu’est-ce que l’Ademe ?

Depuis plus de trois décennies, l’Agence de la transition écologique, connue sous l’acronyme Ademe, s’engage dans la lutte contre le changement climatique et la dégradation des ressources naturelles. Créée au début des années 90 du siècle dernier, cette institution publique accompagne les acteurs économiques, les collectivités territoriales et les citoyens dans leur transition vers des pratiques plus respectueuses de l’environnement. « Véritable pilier du financement public dans le domaine de la transition écologique, l’Ademe constitue un partenaire stratégique pour les porteurs de projets innovants en France », souligne Parisa-Louise Darzi, coordinatrice des Projets nationaux en France chez Zabala Innovation.

L’action de l’Ademe se dévoile ici au fil de huit questions essentielles, qui permettent de mieux comprendre ses missions, ses domaines d’intervention, les moyens financiers dont elle est dotée, son histoire et son rôle dans la transition écologique.

Quelles sont les missions principales de l’Ademe ?

L’Ademe a pour vocation d’accélérer la transition écologique en France. Ses missions s’articulent autour de plusieurs axes, dont voici les principaux.

• Financer : l’Ademe soutient l’innovation et la recherche jusqu’à l’application et le partage des solutions. Ainsi, l’agence conseille, facilite et aide au financement de nombreux projets portés par des entreprises, des collectivités, des associations et des doctorants engagés dans la transition écologique.
• Accompagner et mobiliser : l’agence mobilise les citoyens, les entreprises, les territoires et les chercheurs, afin d’accélérer la transition écologique. Son action repose sur le conseil, le soutien financier, la labellisation des territoires, la publication de guides et la formation.
• Partager son expertise : l’Ademe contribue à l’amélioration des connaissances et à l’élaboration de politiques publiques en matière d’environnement, en réalisant des études et en diffusant des guides pratiques.​
• Accompagner la recherche : l’agence soutient la recherche et l’innovation, en finançant des thèses et en lançant des appels à projets, afin de développer de nouvelles solutions pour la transition écologique.​

Quels sont ses domaines d’intervention ?

L’Ademe intervient dans plusieurs domaines clés de la transition écologique.

• Air et mobilités. L’Ademe s’intéresse particulièrement au secteur des transports, le principal émetteur de gaz à effet de serre, essentiel pour nos économies modernes et générateur d’emplois. Selon l’agence, la qualité de l’air constitue un enjeu majeur de santé publique, en interaction forte avec d’autres secteurs clés de la transition écologique, tels que le bâtiment ou l’agriculture.
• Bâtiments. Premier secteur consommateur d’énergie en France, le secteur du bâtiment est confronté aux limites des ressources naturelles et aux impacts du changement climatique. L’Ademe soutient son adaptation à ces défis, ainsi qu’aux évolutions des modes de vie.
• Bioéconomie, agriculture, alimentation et forêt. Les secteurs agricole et sylvicole, forts émetteurs de gaz à effet de serre et très vulnérables aux risques climatiques, traversent une période charnière. La résilience des systèmes de production et des écosystèmes devient un enjeu crucial pour les décennies à venir.
• Changement climatique. L’Ademe œuvre en faveur de l’atténuation et de l’adaptation ’au changement climatique provoqué par les émissions de gaz à effet de serre.
• Économie circulaire. Fondée sur une gestion raisonnée des ressources naturelles et des déchets, l’économie circulaire promeut une consommation sobre et responsable, offrant une réponse concrète aux enjeux climatiques.
• Énergies. L’Ademe soutient le développement des énergies renouvelables, des réseaux et des solutions de stockage de l’énergie, visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées aux énergies fossiles et à favoriser l’indépendance énergétique de la France.
• Production durable. Pour adapter le secteur industriel aux évolutions climatiques, l’Ademe accompagne les acteurs engagés dans la décarbonation de leur production et dans la préservation des ressources naturelles et des milieux environnementaux.
• Urbanisme durable. Les politiques d’urbanisme durable jouent un rôle clé dans la lutte contre le changement climatique et l’adaptation à ses conséquences, notamment par la lutte contre l’artificialisation des sols et l’étalement urbain.

Quels sont ses moyens financiers ?

L’Ademe dispose de plusieurs fonds nationaux pour soutenir la transition écologique. Parmi eux, le Fonds Chaleur renouvelable, le Fonds Économie circulaire et le Fonds Air-mobilité financent des projets à différentes étapes : de la recherche au développement jusqu’à l’industrialisation. En plus de ces fonds spécifiques, l’Ademe met à disposition d’autres outils financiers pour soutenir des projets variés de transition écologique. Cela inclut des appels à projets, des aides à l’innovation, des financements locaux, ainsi que des dispositifs de soutien à la recherche et au développement.

Les appels à projets de l’Ademe couvrent une large gamme de thématiques, permettant le financement de projets de recherche et d’innovation dans les domaines des énergies renouvelables, de l’efficacité énergétique, de la gestion des ressources naturelles ou encore de la transition numérique. Par exemple, l’Ademe lance régulièrement des appels à projets pour soutenir le développement de solutions bas-carbone, telles que la rénovation énergétique des bâtiments ou la décarbonation de l’industrie.​

Comment l’Ademe soutient-elle l’innovation ?

L’Ademe joue un rôle clé dans le soutien aux projets innovants en matière de transition écologique. Parmi les dispositifs les plus importants en cours figurent notamment : l’appel à projets Décarb Ind 25, le programme PACTE Industrie, l’aide Études et travaux de dépollution d’une friche industrielle, l’appel à projets Corimer, et les aides aux Investissements en matière d’écoconception, ciblant toutes les entreprises souhaitant réduire leur empreinte environnementale.

Quel rôle l’Ademe a-t-elle joué jusqu’ici dans le plan France 2030 ?

L’Ademe joue un rôle central dans le plan France 2030, avec 7,3 milliards d’euros qui lui sont confiés entre 2021 et 2026. Ces fonds soutiennent l’innovation, l’industrialisation et le déploiement de technologies vertes. A ce jour, plus de 2,9 milliards d’euros ont été déjà engagés pour accompagner 1 205 projets d’envergure, dans les secteurs clés comme : la décarbonation de l’industrie (317 projets), la mobilité durable (114 projets), et les technologies des énergies renouvelables (87 projets).

La priorité est donnée à la décarbonation, avec 4,5 milliards d’euros alloués à cet objectif. Ces financements visent des projets à impact direct sur la réduction des émissions de CO₂. Parallèlement, 6,2 milliards d’euros d’investissements privés ont été mobilisés, grâce au cofinancement de l’Ademe. L’agence soutient des projets sur tout le territoire, avec des nombreuses initiatives collaboratives. 88 % des bénéficiaires sont des entreprises, dont une majorité de PME. Ces actions permettraient d’éviter 3 millions de tonnes de CO₂ par an.

Comment est-elle organisée ?

L’Ademe est un établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC), placé sous la tutelle des ministères en charge de l’Environnement, de l’Energie et de la Recherche. Elle s’articule autour d’une direction générale déléguée, de trois directions exécutives (stratégie, recherche et international ; programmes ; action territoriale) et d’un secrétariat général. Cette structure lui permet de couvrir l’ensemble des thématiques de la transition écologique et d’intervenir de manière agile sur le terrain. ​

Quelle est sa présence territoriale ?

Avec 26 directions régionales, réparties sur le territoire métropolitain et ultramarin, l’Ademe est présente au plus près des acteurs locaux. Cette implantation régionale facilite la mobilisation des écosystèmes territoriaux et l’adaptation des actions aux spécificités locales.

Quelle est l’histoire de l’Ademe ?

L’Ademe a été créée en 1991, à la suite de la fusion de plusieurs agences existantes, notamment l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie et l’Agence nationale pour la récupération et l’élimination des déchets. Depuis sa création, elle a élargi son champ d’action, incluant la transition énergétique, la lutte contre le dégèlement climatique, et la promotion de modes de production et de consommations durables. ​