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Transition écologique

L’Ademe renforce son soutien aux centres de tri de déchets

financement centres de tri

Face aux enjeux croissants du recyclage et de la valorisation des déchets, l’Agence de la transition écologique (Ademe) propose un soutien financier aux acteurs publics et privés souhaitant moderniser, étendre ou créer des centres de tri. Ce dispositif, qui se clôturera le 31 décembre 2025, vise à optimiser la gestion des déchets et à réduire leur mise en décharge, en cohérence avec les objectifs fixés par les lois sur la transition énergétique et l’économie circulaire.

Le tri constitue une étape clé du processus de recyclage, permettant d’orienter les déchets vers une valorisation matière ou énergétique. Aujourd’hui, le parc français compte environ 450 centres de tri, avec une capacité totale de 7 millions de tonnes de déchets non dangereux et non inertes. Malgré cette infrastructure, des évolutions sont nécessaires pour répondre aux nouvelles exigences réglementaires et au besoin croissant de traitement des déchets issus de collectes séparées. L’Ademe propose ainsi une aide financière allant jusqu’à 60 % des dépenses éligibles, avec des plafonds variant selon la nature du projet.

Un dispositif aligné sur les ambitions législatives

Deux lois structurantes encadrent cette initiative. D’une part, la loi de transition énergétique pour la croissance verte, adoptée en 2015, impose l’extension des consignes de tri à tous les emballages plastiques. D’autre part, la loi contre le gaspillage et pour une économie circulaire de 2020 fixe l’objectif de 100 % de plastiques recyclés d’ici la fin de l’année et limite l’enfouissement des déchets.

« Ce soutien de l’Ademe s’inscrit dans une logique d’accélération de la transition écologique en renforçant la capacité des infrastructures existantes », explique Parisa-Louise Darzi, coordinatrice des Projets nationaux en France chez Zabala Innovation. Elle souligne également que l’optimisation du tri est un levier essentiel pour réduire les volumes de déchets ultimes et accroître l’offre de matières secondaires sur le marché.

Des critères d’éligibilité précis

Les investissements éligibles concernent plusieurs types d’infrastructures. Les centres de tri des déchets d’activités économiques, les centres dédiés aux encombrants ou encore les unités de sur-tri des refus issus de collectes sélectives sont notamment concernés. L’Ademe cible aussi les déchèteries professionnelles sous maîtrise d’ouvrage privée, qui assurent la collecte et le tri des déchets d’entreprises en partenariat avec les acteurs locaux.

Toutefois, certains projets sont exclus du dispositif. Les centres de tri des emballages ménagers en métropole, les centres de regroupement de déchets ou encore les installations destinées au traitement des déchets inertes ne sont pas éligibles. En outre, l’obtention de l’aide est conditionnée à la réalisation d’une étude de faisabilité préalable, afin d’assurer la pertinence du projet au regard des besoins territoriaux.

Une répartition géographique étendue

Le dispositif couvre l’ensemble du territoire national, y compris les territoires d’outre-mer. Une attention particulière est portée aux centres de tri des emballages ménagers et aux centres de préparation de combustibles solides de récupération en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer.

Pour ces zones spécifiques, l’Ademe propose un taux d’aide maximum de 10 %, plafonné à 1,1 million d’euros pour les centres de tri des emballages ménagers. Pour les autres projets, le soutien financier peut atteindre 40 à 60 % des dépenses éligibles, avec un plafond fixé à 1,5 million d’euros. Quant aux déchèteries professionnelles, elles bénéficient d’un financement allant jusqu’à 350 000 euros.

Un impact structurant pour la filière

Selon Mme Darzi, « ce dispositif permettra d’accélérer la modernisation des équipements et de renforcer l’efficacité du tri, en cohérence avec les stratégies nationales et européennes de réduction des déchets ». L’un des défis majeurs reste néanmoins l’intégration de ces nouvelles infrastructures dans un maillage territorial cohérent. La prise en compte des capacités existantes, des besoins des collectivités et des évolutions technologiques est essentielle pour éviter une saturation des centres et garantir une répartition équilibrée des flux de déchets.

« L’évolution du cadre réglementaire impose aux professionnels du tri d’adapter rapidement leurs installations. Ce soutien de l’Ademe représente une réelle opportunité pour anticiper ces mutations et optimiser la gestion des déchets sur l’ensemble du territoire », conclut Mme Darzi.